Lundi 17 octobre : Sheridan High School

Ce matin, lundi 17 octobre,  je suis allé au lycée de Sheridan pour me présenter au proviseur de cette école et pour voir les élèves français. Je n'ai vu que Cyndel et Marine, Alexia et sa correspondante n'ayant cours que le lundi après midi. Tout d'abord je suis parti de la maison en jeep et conduire dans une ville américaine n'est pas très difficile tant les voies sont larges mais il est difficile de se repérer et les noms des rues sont visibles mais écrit en petit. Heureusement la vitesse est limitée à 20 miles par heure, donc on a le temps de regarder.  Evidement la cinquième rue (Fifth Street) un des axes majeurs  qui me permettrait d'aller plus vite à l'école est inaccessible ce matin : elle est en travaux. L'école est au nord ouest de la ville. Ce qui choque tout de suite c'est la taille du parking : des centaines de places sont réservées aux élèves. Eh oui les lycéens américains conduisent dès 16 ans et je vois de nombreux élèves garer leur véhicule avant d'aller en cours. Voyez plutôt la taille de l'établissement et du parking (filmé après le rush du matin).

Ce qui frappe c'est la présence des policiers à l'intérieur de l'établissement. D'ailleurs j'ai dû me justifier auprès de l'un d'eux et expliquer pourquoi j'étais là.

Puis il y a une série de sas : dès que les heures de cours ont commencé, les portes sont fermées et tout le monde doit montrer patte blanche avant de pouvoir rentrer par le sas de l'administration. Ces mesures sont devenues obligatoires avec les attentats et les fusillades. D'ailleurs l'accès aux salles de cours ne se fait que par l'intérieur (pas de poignées extérieure) ou si la personne a un badge. Aucune personne étrangère ne peut accéder à une salle de cours pendant les cours. Ce qui saute aux yeux c'est l'immensité du hall. Il y a deux ailes : les salles B à gauche de l'entrée et les salles C droit devant.

Un écran placé stratégiquement dans le hall rappelle toutes les choses importantes à faire.

Une devise rappelle qu'on rate plein de choses quand on est absentéiste.

Puis il y a la cafétéria au bout du hall. Les élèves peuvent s'y asseoir et manger leur packed lunch (petite boîte en plastique dans laquelle ils ont un sandwich, un fruit, une boisson...) ou acheter des repas. Vide avant les élèves, puis à 11h30 lors du repas.

Evidemment il y a aussi l'auditorium où les élèves peuvent jouer leur spectacle de fin d'année, où il y a des conférences voire des cours... Mme Rochette en pallierait de jalousie... J'ai demandé à une personne travaillant là bas de m'ouvrir l'auditorium pour le filmer (le grand père de Meghan Price qui accueille Cyndel). Il m'a précisé que c'était petit pour autant d'élèves, qu'il en existait de plus grands... A vous de juger. Ne criez pas Mme Rochette :)

Aucun lycée américain ne serait américain sans son "wall of fame" ("panthéon" des personnes qui ont marqué l'établissement par leurs actions) et les trophées remportés par le lycée.

Il y a des infrastructures sportives qui feraient pâlir les collègues d'EPS du lycée. Tout est neuf et en bon état et malheureusement je n'ai pas eu le réflexe de sortir mon appareil photo tôt ce matin. M. Hawkins (chez qui je loge et à l'origine de l'échange) est devenu "principal adjoint" dans un autre lycée et son collègue du lycée de Sheridan lui a montré les nouvelles infrastructures sportives. Les vestiaires sont à tomber ! Il y a aussi des machines à laver pour les équipements, des salles de soin pour les sportifs...etc. Remarquez les cowboy boots dans le vestiaire dans la première vidéo...

La prochaine vidéo est la "war room" (salle de guerre) : la salle dans laquelle l'équipe de football américain prépare ses matchs (préparation à une bataille). Puis, désolé mais la vidéo est penchée, il s'agit de la sortie des vestiaires pour les équipes de foot lors des matchs : ce passage débouche directement sur les terrains de jeu et les 2 mats qu'on voit portent les drapeaux des équipes adverses le jour du match. L'équipe de Sheridan High School s'appelle les broncs (vient de bronco, un cheval sauvage que les cowboys domptaient, d'où les dessins de chevaux de partout dans le lycée)

Il y a une aile réservée aux arts. 

Une aile pour les matières "professionnelles" (obligatoires mais ce n'est pas un lycée professionnelle) : travail du bois, soudure...etc. Les odeurs de bois sont plaisantes. 

Une aile pour les matières générales. Remarquez comme les élèves sont calmes dans les couloirs et travaillent en silence. 

Une collègue d'espagnol (qui pourtant est nouvelle) m'a gentiment laissé filmer sa salle de classe : eh oui là bas chaque professeur a sa salle !!! Message à l'administration française : il n'y a pas de SSF (sans salle fixe) comme chez nous à Berlioz!!! 

Une aile pour les sciences.

Le CDI

Vous imaginez comme les élèves français sont malheureux ! Marine et Cyndel étaient ravies de leur expérience. Comme nos élèves vont en cours avec leurs correspondants, j'ai demandé à assister à un cours et ce fut un cours de ...maths. La pauvre Cyndel a été obligée de transformer des fonctions en graphiques, le comble pour une littéraire qui ne fait plus de maths depuis 2 ans. Mais elle a été aidée par sa correspondante, très patiente. Marine et Jackson n'avaient pas cours le matin mais sont quand même venus au lycée car c'est là que se passe l'action : clubs, sports... Les lycée américains sont de vrais lieux de vie... Olivier Marais (CPE à Berlioz) en rêverait. 

J'ai demandé à Brenda, l'équivalent de nos CPE chez nous, pourquoi ils pouvaient se permettre de tels équipements. Elle m'a répondu : "Parce que l'état du Wyoming est riche, à cause du pétrole". En effet dans des villes comme Casper (Wyoming) ou Billings (Montana) j'ai pu apercevoir des raffineries de pétrole et des puits de pétrole. Cette manne financière et la faible population du Wyoming (500 000 habitants répartis sur un état aussi grand que la France) expliquent cette opulence dans les écoles. Il paraît que les écoles primaires sont encore plus impressionnantes. 

J'ai rencontré le principal de Sheridan High School et lui ai remis les cadeaux de notre lycée pour le remercier de nous recevoir. Malheureusement, il m'a dit que le département de français a disparu depuis peu, suite au départ de M. Hawkins et pour des raisons budgétaires. Cela veut donc dire qu'à court terme, seul le lycée de Laramie fera des échanges avec Berlioz.  Il faut dire que le français a un grand concurrent : l'espagnol. Déjà dans les années 90 lorsque je travaillais pour l'université de Wichita dans le Kansas, le nombre d'élèves américains souhaitant prendre le français diminuait. L'Amérique centrale et du sud, plus proches, expliquent cet engouement. 

Je n'ai pas filmé les élèves français en cours pour des raisons de droit à l'image (certains élèves américains ne souhaitent pas être filmés) mais dès que je le peux je le ferai pour vous montrer nos élèves en action.